Propriétés des fractales
Quand nous parlons de propriétés des fractales, ont devrait plutôt s’exprimer en disant « particularités » des fractales. En effet, les fractales étant déjà définies, il nous reste juste a expliquer certaines de leurs particularités.
- La dimension fractale.
Les trois dimensions entières
Enumérons et détaillons les dimensions entières, cartésiennes et connues de tous :
- La dimension D d’un segment (par exemple) est de 1. Lorsque la taille du segment est double, on multiplie sa longueur par 2.
- La dimension D d’une surface simple et bornée (mettons l’aire d’un carré) est de 2.lorsque la taille des longueurs se double, il faut multiplier par 4 l’aire (4=2²).
- La dimension D d’un volume simple et borné dans l’espace (prenons un cube) est de 3. Si on multiplie par 2 les arrêtes de ce cubes (ses « segments »), il faudra multiplier par 8 son aire (8=2³).
Une illustration sera la bienvenue pour éclaircir ces données et ces explications.
On peut donc dire que si D est la dimension d’un objet, alors la mesure de cet objet est multipliée par nD lorsque la taille de cet objet est multipliée par n.
Maintenant, nous allons trouver, grâce à cette nouvelle approche, une dimension d’objet fractale.
Prenons par exemple la courbe de Van Koch. Nous savons que cette courbe est constituée de quatre copies d’elle-même, trois fois plus petites. C’est cette fonction qu’il suffit de répéter, d’itérer afin d’obtenir un courbe de Koch. Donc, la courbe est multipliée par 4 lorsque sa taille triple, et Puisque 4 = 31,26, on peut considérer intuitivement qu’il s’agit d’un objet de dimension D=1,26. ). Il ne s’agit plus d’un simple courbe unidimensionnelle, ni d’une surface, elle se situe « entre les deux ». Cette « dimension fractale », non entière, est caractéristique des ensembles fractals.
Voici enfin la formule permettant de calculer la dimension de fractales formées de répliques d’elle-même en plus petit.
Où la fractale de départ est formée de n exemplaires dont la taille a été réduite d’un facteur h (pour homothétie).
Voici un tableau comprenant toutes les dimensions fractales, en fonction de chaque ensemble :
Relations entre ces dimensions
On montre, dans le cas général, que :
où :
Dt est la dimension topologique de l’ensemble
Dc est la dimension de corrélation de l’ensemble
Di est la dimension d’information de l’ensemble
DH est la dimension de Hausdorff de l’ensemble (ou dimension d’homothétie)
Dbox est la dimension de Minkowski de l’ensemble
Dd est la dimension « divider » de l’ensemble
En cas d’autosimilarité stricte, on dit que DH = Dbox.
Mais a notre niveaux, on s’arretera à la brève formule :
Exemples d’ojet fractales a dimensions diverses :
- Un côté du flocon de Koch est formé de n = 4 exemplaires de lui-même réduit d’un facteur h = 3. Sa dimension fractale vaut :
- Le triangle de Sierpinski est formé de n = 3 exemplaires de lui-même réduit d’un facteur h = 2 . Sa dimension fractale vaut :
- Le tapis de Sierpinski est formé de n = 8 exemplaires de lui-même réduit d’un facteur h = 3. Sa dimension fractale vaut :
Un objet fractale de dimension 2,47 :
Applications et limites
La recherche de la dimension fractale trouve des débouchée dans de nombreux domaines tels que la physique, l’analyse d’image, l’acoustique, l’analyse des zéros de la fonction de Riemann[ ou les processus electrochimiques.
Les définitions de dimension fractale présentées dans la section précédente s’entendent à la limite, lorsque ε tend vers zéro. Or cette limite n’est jamais atteinte dans le monde physique à cause des limites moléculaire ou quantique. Pour cette raison il n’existe pas d’objet physique fractal au sens strict.
La dimension fractale n’est, en pratique, calculée que sur un intervalle défini, généralement pour des valeurs de ε visibles (ou significatives vis-à-vis des propriétés que l’on souhaite étudier). On définira ainsi une dimension fractale apparente ou approximative.
Une courbe de Koch paradoxale. Sa dimension fractale ne traduit pas sa rugosité apparente.
Cette restriction peut également concerner des constructions purement géométriques. A titre de contre-exemple, dans l’illustration ci-contre, on a défini une figure fractale paradoxale ayant l’aspect de la courbe de Koch mais ayant la dimension fractale de l’ensemble de Cantor (log(2) / log(3)). Elle est construite à la manière de Koch sur les premières itérations, celles concernant des intervalles de longueur visibles, mais continue à l’infini avec la construction de l’ensemble triadique de Cantor. Si l’on s’en tient à l’aspect visible, on peut considérer sa dimension fractale apparente, qui vaut celle de la courbe de Koch (log(4) / log(3)), sur les intervalles de ε visibles.
Cet exemple illustre par ailleurs que dimension fractale et « rugosité » apparente, concept popularisé par Mandelbrot, ne vont pas toujours de paire.
- caracteristique fractale
Un objet fractal possède au moins l’une des caractéristiques suivantes :
- sa dimension de Hausdorff est strictement supérieure à sa dimension topologique. Cette caractéristique est généralement prise comme définition même d’un objet fractal. Pour exprimer la chose autrement, un réseau d’irrigation est un déploiement de lignes (« en 1D ») qui offre des caractéristiques commençant à évoquer une surface (« en 2D »). La surface du poumon (« en 2D ») est repliée en une sorte de volume (« en 3D »). De façon imagée, les fractales se caractérisent par une sorte de dimension non-entière.
- il a des détails similaires à des échelles arbitrairement petites ou grandes ;
- il est trop irrégulier pour être décrit efficacement en termes géométriques traditionnels ;
- il est exactement ou statistiquement autosimilaire, c’est-à-dire que le tout est semblable à une de ses parties .